Robert-Houdin

Pinetti, Bosco, Comte, Philippe, possédaient déjà un grand savoir-faire, leur spectacle attirait les foules, mais Robert-Houdin, grâce à sa personnalité, son habileté, son génie et son esprit inventif a transformé ce type de représentations en un véritable spectacle, parfaitement adaptées à son époque : tenue de soirée, scène dépouillée d’accessoires inutiles, lumière éclairant toute la scène, publicité gratuite distribuée parmi les spectateurs sous forme de cadeaux (éventail, albums illustrés de ses principales inventions, journaux), intégration et exploitation dans ses propres expériences des nouvelles découvertes comme l’électro-aimant ou l’éther. On dirait aujourd’hui : Robert-Houdin a développé un nouveau concept du spectacle de magie et tous les magiciens lui doivent quelque chose. Il reste une référence mondiale pour ne pas dire la référence. Il suffit de lire ses ouvrages, ou d’examiner les tours et les inventions qu’il a créés pour se rendre compte de son importance dans l’Histoire de la Magie.

Robert-Houdin de son vrai nom Jean Eugène Robert est né à Blois le 7 décembre 1805. Fils et petit-fils d’horloger, il a la passion de la mécanique. Inventeur de génie, il possède de grandes aptitudes intellectuelles et manuelles. Il réalise de superbes automates adaptés à la scène et au divertissement dont certains étonneront des générations de spectateurs comme la pendule mystérieuse ou l’acrobate trapéziste Antonio Diavolo.

Le hasard de la lecture d’un livre : le Dictionnaire encyclopédique des amusements des sciences édité par Panckoucke va le mettre sur le chemin de la magie et le conduire vers son nouveau destin. Après quelques années d’apprentissage, il ajoute à son nom d’artiste celui de son épouse Houdin et produit son premier spectacle dans une salie au Palais Royal, le 3 juillet 1845.

Cela sera le début des célèbres Soirées Fantastiques. Le théâtre des Soirées Fantastiques sera transféré en 1853 au 8 boulevard des Italiens et son beau-frère Hamilton prendra sa succession.

Après 7 ans de succès, et fortune faite, il se retire dans son Prieuré à Saint Gervais près de Blois pour se consacrer à la recherche scientifique tout en suivant de très près l’activité magique parisienne et bien sûr le succès des Soirées Fantastiques. Il équipe sa demeure de Saint Gervais de diverses inventions qui vont la rendre magique et mystérieuse : des portes qui s’ouvrent automatiquement, des transmissions électriques et mécaniques qui permettent de produire des effets divers. Il réalise même dans le jardin des grottes pour apparitions de spectres et de fantômes …. Mais au-delà de ces “trucs” qui étonnent ses contemporains, il réalise les premières expériences d’éclairage électrique et invente, entre autres, des instruments utilisés en ophtalmologie. Il meurt le 13 Juin 1871. Robert-Houdin a tracé la voie de la magie actuelle par ses capacités d’invention, sa modernité, sa conception du spectacle et de la mise en scène avec la présentation de tours ou d’expériences jusqu’alors inédites.

7 décembre 1805 : Naissance de Jean-Eugène Robert à Blois.

1827 : L’erreur d’un libraire fait naître sa vocation. Voulant se procurer le Traité d’Horlogerie de Berthoud, il se retrouve avec le Dictionnaire Encyclopédique des Amusements des Sciences Mathématiques et Physiques. Il y découvre les rudiments de “l’escamotage”, qui deviendra la “prestidigitation”.

8 juillet 1830 : Jean-Eugène Robert épouse Cécile-Eglantine Houdin. Le couple s’installe à Paris. Robert-Houdin se consacre à l’étude de l’horlogerie, de l’électricité et à la construction d’automates, parallèlement à la prestidigitation.

20 septembre 1837 : Premier brevet pour une invention : le réveil-briquet.

1er mai 1839 : La Pendule Mystérieuse rencontre un certain succès lors de l’Exposition des Produits de l’Industrie Française.

1er mai 1844 : Présentation de l’automate l’Ecrivain-Dessinateur, lors de l’Exposition Universelle. Louis-Philippe fait partie des admirateurs. La construction de l’automate aura nécessité presque deux années de travail.

3 juillet 1845 : 1ère représentation des Soirées Fantastiques, au Théâtre du Palais-Royal se trouvant 164 galerie de Valois.

1845 – 1882 : Représentations à Paris et tournées, qui le mèneront entre autres devant la Reine Victoria, aux théâtre St-James de Londres.

17 Janvier 1849 : Use rend acquéreur du “Prieuré” à Saint-Gervais, près de Blois.

1850 : En été, au lieu de fermer la salle du Palais-Royal comme il était coutume de le faire à cette période, on continua à apposer des affiches dans Paris, et Pierre-Etienne Chocat (1812-1877), sous le pseudonyme de Hamilton débuta.

Janvier 1852, Robert-Houdin cède définitivement son Théâtre à Hamilton qui a quarante ans et qui devient son beau-frère.

14 septembre 1851 : Robert-Houdin présente, dans sa propriété, un éclairage à arc électrique de son invention

1854 : Inauguration du nouveau Théâtre, 8, Boulevard des Italiens. Après une tournée triomphale en Belgique et en Allemagne, Robert-Houdin donne le coup d’envoi à cette nouvelle salle et en profite pour faire ses adieux à son Théâtre et au public parisien, pour se consacrer à la science.

Octobre 1856 : A la suite de plusieurs demandes du Colonel de Neveu, chef du bureau politique d’Alger, Robert-Houdin se rend en Algérie avec sa seconde épouse. Sa mission consiste à opposer ses tours de “magie blanche” à ceux des marabouts kabyles qui représentent une menace pour les opérations de “pacification” de l’Afrique du Nord par les Français, Cette même année, une décision du Conseil d’Etat lui permit de joindre officiellement le nom Houdin, à celui de Robert. Dés lors ce double nom devint son nom patronymique, et l’état civil des enfants issus de ses deux mariages fut rectifié à l’effet de ce jugement. Après le succès sans précédent remporté en Algérie, Robert-Houdin peut se retirer définitivement dans son “ermitage” du Prieuré. Ses recherches concernent plus particulièrement le domaine de l’électricité et de l’ophtalmologie.

1858 : Robert-Houdin devient membre de la Société des Sciences et Lettres du Loir-et-Cher “et collabore au” Grand Dictionnaire du XIXe siècle “pour les questions relatives à son art, jusqu’à la lettre D”, puis c’est la publication, en deux volumes, des célèbres Confidences d’un prestidigitateur. Une vie d’artiste.

14 novembre 1859 : Robert-Houdin est élu à la Société des Gens de Lettre. Un de ses parrains, Jules Claretie, chargé d’instruire le dossier, écrivit dans son rapport “C’est l’Alexandre Dumas du tour d’adresse”.

13 juin 1871 : Mort de Robert-Houdin, quelques mois après la tragédie de la perte de son fils Joseph-Prosper (1837-1870) pendant la guerre franco-prussienne.

Extrait de la plaquette : “2005 célébration du bicentenaire de la naissance de Robert-Houdin” réalisé par la FFAP.